Une multitude de milieux naturels à l'origine d'une grande diversité d'espèces
Au fil de ses méandres, l’Allier offre des milieux naturels changeants. Ils peuvent être classés en 4 grandes catégories, qui se succèdent au fil des méandres :
- Eaux courantes et grèves
- Prairies et prés secs à végétation rase
- Bras morts et végétation humide
- Forêts alluviales.
Ces habitats naturels accueillent une faune et une flore diversifiées parmi lesquelles sont recensées des espèces et des habitats d’intérêt européen.
Les espèces d'intérêt communautaires
Le cours de l’Allier constitue un axe migratoire pour des poissons comme l’emblématique Saumon atlantique (Salmo salar) (dont la souche génétique de l’Allier est unique), la Lamproie marine ou encore la Grande alose. Dans les airs, le Gomphe serpentin, une libellule, arpente les rives de l’Allier à la recherche de nourriture.
Les talus des berges sablonneuses de l’Allier constituent des sites de nidification pour le magnifique Martin-Pêcheur et pour le Guepier d'Europe. Les sables et galets érodés sont déposés en aval, formant des grèves, où s’installera une végétation clairsemée, adaptée aux conditions de sécheresse du sol. La rare Sterne naine et la Sterne pierregarin y construisent leur nid sous forme d’une petite cuvette creusée à même le sol. L’Oedicnème criard, oiseau des landes et plaines à végétation pauvre, fréquente ces milieux, profitant de son mimétisme.
Plus loin, les prairies inondables, entretenues par pâturage, conservent des buissons où se perche la Pie-grièche écorcheur. Certaines prairies sableuses peuvent servir de sites de reproduction pour une tortue d’eau douce, la Cistude d'Europe, elle qui vit le reste du temps dans les anciennes gravières ou dans les boires.
Les anciens méandres délaissés momentanément par la rivière, appelé boires ou bras morts, abritent parfois la très rare Marsilée à quatre feuilles, une fougère aquatique ressemblant à un trèfle. Ces bras morts sont également utilisés par un petit poisson sédentaire, la Bouvière, qui se reproduit dans les coquilles de moules d’eau douce. Ils sont aussi le milieu de vie et de reproduction de nombreux amphibiens comme le triton crêté ou le crapaud calamite.
Sur les zones délaissées par l’Allier, des forêts alluviales prennent place. Constituées essentiellement de Peuplier noir et de Saule Blanc dans un premier temps, ces forêts alluviales dites « à bois tendre » évoluent en vieillissant vers des forêts dites « à bois dur », où prédominent Chêne pédonculé, Frêne commun et Orme lisse.
C’est en bordure de ces forêts alluviales que peuvent être observées les traces du Castor, réapparu sur le site il y a une dizaine d’années. Elles constituent également des sites de nidification pour le Milan noir et site de chasse pour de nombreuses espèces de chauve-souris.Le Val d’Allier 03 accueille également plus de 250 espèces d’oiseaux, dont plus de 110 nicheurs, et de nombreux hivernants et migrateurs de passage. L’intérêt qu’il présente pour les migrateurs s’explique notamment par l’orientation nord-sud du couloir fluvial de l’Allier, qui coïncide avec l’axe de migration des oiseaux nordiques. D’autre part, ses milieux variés et parfois difficilement accessibles conviennent à l’alimentation de nombreuses espèces. Ils leur offrent la tranquillité dont elles ont besoin au cours de leur haltes migratoires.
Les habitats d'intérêt communautaires
Les habitats naturels d’intérêt communautaire ont été cartographiés à l’échelle 1/25 000e sur les sites Vallée de l’Allier Sud et Vallée de l’Allier Nord, couvrant 6 434 ha. Sur les 67 habitats naturels qui ont pu être recensés, dont 11 d’intérêt communautaire.
L’ensemble des habitats naturels d’intérêt communautaire couvrent 1 691.8 ha (1 129,86 ha sur le Val d’Allier Nord, soit 29,84% du site ; 561,94 ha sur le Val d’Allier Sud, soit 34,18% du site).